Chronique et résumé de “Guérir du stress, Angoisse et Dépression”
Dans ce livre, David Servan-Schreiber nous convie à découvrir 7 méthodes particulièrement efficaces, même si certaines sont totalement inconnues du public :
Au fil du livre…
1. Une nouvelle médecine des émotions pour la dépression
Nous avons parfois tendance à envier la vie des autres. Or, certaines de ces personnes que nous envions finissent leur vie de façon triste ou dramatique. Puis, il y a des gens tout simplement heureux parce qu’ils savent apprécier ce qu’ils ont et se font un plaisir du quotidien. Qui sont ces gens ? Quels sont leurs secrets ? David Servan-Schreiber, au fil de ses longues formations diversifiées, fait le constat que ce qui l’a le plus aidé dans la pratique de sa profession, ce n’est pas ce qu’il avait appris à l’Université !
Le tournant
Ce qu’il avait appris tenait de la formation scientifique rigoureuse. Pourtant, rapidement, l’esprit curieux et exigeant de David Servan-Schreiber va émettre des doutes quant à la manière dont la psychiatrie aborde ses patients et il finit par se demander si le rejet systématique des médecines traditionnelles repose vraiment sur des preuves scientifiques ou sur de l’ignorance ? Et pourquoi la demande pour ces médecines traditionnelles augmente-t-elle ?
Le constat
La dépression liée au stress est en croissance et les conséquences dramatiques. La bonne vieille méthode pour soigner la dépression, psychanalyse et médicaments, est sérieusement remise en cause. Mal évalués, les résultats de l’analyse laissent de plus en plus sceptique sur son efficacité sur la dépression : longue et coûteuse. Reste la voie des psychotropes qui ne guérissent pas la dépression, mais offrent parfois une rémission salutaire.
Une autre approche
A Pittsburgh, David Servan-Schreiber étudie comment on peut soigner la dépression, l’anxiété et le stress en faisant appel au corps plutôt qu’au langage. C’est la nouvelle médecine des émotions selon laquelle :
Ce sont les émotions qui donnent du sens à notre vie. Privés d’elles, nous perdons le contact.
L’intelligence émotionnelle et la dépression, l’anxiété et le stress
C’est le terme qui définit l’équilibre entre l’émotion et la raison. On sait depuis longtemps que le QI n’est pas majoritairement un moyen avéré de réussite. Il y a plusieurs formes d’intelligences, comme l’ont avancé Jung et Piaget, mais celle qui détermine le mieux la réussite, le succès, c’est l’intelligence émotionnelle. Pour en mesurer le quotient, on étudie 4 fonctions essentielles :
Fondamentales, ces aptitudes ne sont pourtant pas ce dans quoi nous excellons le plus. Ainsi, on peut avoir un QI très élevé et un QE (quotient émotionnel) très bas. Ainsi, le problème de poids tient-il de ce manque d’intelligence émotionnelle, problème que n’ont généralement pas ceux qui ont appris à maîtriser leur stress et à reconnaître les avertissements de leur organisme. De même, un enfant qui apprend à contrôler ses émotions, à gérer ses frustrations et à coopérer sera plus probablement prédisposé à la productivité et à une vie sociale harmonieuse sans des problèmes relatifs à la dépression, l’anxiété et le stress.
Par-delà Freud et Darwin : la troisième révolution de la psychologie
Selon Darwin, l’espèce progresse par addition successive de nouvelles particularités et elle est donc obligée de vivre avec cette hérédité de ceux qui nous ont précédés, y-compris les animaux.
Selon Freud, il existe une partie de la vie psychique qu’il a appelée l’inconscient, mais ils affirmait à ses proches que la génération qui le suivait saurait fait la synthèse entre la psychologie et la biologie.
Selon Damasio, un chercheur américain, les émotions sont indissociables de la raison.
Les deux cerveaux : cognitif et émotionnel
D’un côté, il y a le cerveau cognitif, tourné vers le monde extérieur, de l’autre côté, il y a le cerveau émotionnel, tourné vers notre corps.
Le cerveau émotionnel, dit limbique, a une structure simple, ses traitements de l’information sont primitifs, mais induisent des réactions très rapides et essentielles à notre survie. C’est cette partie de notre cerveau qui reçoit les informations de notre corps et y répond de manière appropriée en gérant son équilibre physiologique. Le cerveau limbique est plus proche de notre corps que du cerveau cognitif. C’est ce qui fait de notre corps la meilleure voie d’accès aux émotions.
Le cerveau cognitif, dit néocortex, est d’une structure très organisée qui lui permet de traiter une infinie quantité d’informations. Cette partie du cerveau distingue l’homme de l’animal par sa taille, proportionnellement énorme. C’est lui qui traite l’attention, la concentration, la réflexion et la planification. Mais aussi le comportement moral…
Quand les deux cerveaux ne s’entendent pas
Nos ressentis dépendent du mode de coopération ou de compétition de ces deux cerveaux. Celle-ci nous rend malheureux quand celle-là nous fait ressentir l’harmonie intérieure.
Depuis toujours, notre cerveau émotionnel traite des questions de survie, nous faisant instantanément prendre conscience des dangers ou des opportunités exceptionnelles pour assurer nos fonctions de survie (comme la reproduction, par exemple). Sa réaction est si puissante et si rapide qu’il est capable de court-circuiter toute activité du cerveau cognitif. C’est là que notre instinct domine en termes de réaction et que ce vestige de nos origines humaines nous est infiniment précieux. Mais quand ce cerveau émotionnel prend le contrôle sur un trop long terme, il nous fait perdre notre capacité de jugement et de raisonnement. C’est le cas du stress post-traumatique ou de l’attaque d’anxiété.
A l’inverse, le cerveau cognitif dont la fonction est de contrôler les émotions et d’empêcher qu’elles n’entravent notre évolution. Mais si ce cerveau intervient trop souvent, on risque de perdre la chance des alarmes émotionnelles et nous mener à faire taire nos valeurs profondes devant une situation personnelle pourtant souffrante et cet état mène à des problèmes physiques.
Le flux et le sourire du Bouddha
La meilleure définition de l’état de bien-être que nous pouvons donner, c’est l’harmonie entre le cerveau émotionnel et le cerveau cognitif. Sa manifestation biologique en est le sourire vrai, celui qui s’exprime également au niveau des yeux, niveau qui ne peut être activé que par le cerveau limbique. C’est le sourire du visage du Bouddha.
Dans les méthodes naturelles que David Servan-Schreiber nous présente dans les chapitres suivants, nous retrouverons cet objectif d’harmonisation. Si le QI n’évolue que peu au cours de notre vie, le QE peut se développer à tout âge !
La découverte du lien entre le « cœur » et le « cerveau » est toute récente. On sait maintenant que si l’un se détraque, l’autre en subit les conséquences. Si l’on pouvait, médicalement, harmoniser leur relation, c’est tout l’organisme qui en serait bénéficiaire. Ce médicament n’existe pas, mais il existe une méthode capable de créer les conditions de cette harmonie. Pour la découvrir, David Servan-Schreiber nous propose d’abord une synthèse du fonctionnement de ce lien.
Le cœur des émotions
Le cœur, comme le cerveau ou les intestins, a son propre réseau de neurones et ses hormones et même un champ magnétique détectable à distance, mais dont on ne connaît pas encore la fonction. C’est dire que, quand il fonctionne, il influence toute notre physiologie et c’est une clé de l’intelligence émotionnelle.
On se rappelle que le système nerveux est constitué de deux branches qui innervent les différentes parties du corps : l’une sympathique (états de combat ou de fuite), l’autre parasympathique (états de relaxation et de calme). C’est l’équilibre entre ces deux systèmes qui permet de développer des relations sociales et s’exprime par l’alternance permanente d’accélération et de décélération des battements du cœur.
Chaos et cohérence
En faisant l’essai d’un logiciel de cohérence cardiaque, David Servan-Schreiber découvre qu’un seul petit calcul mental peut indiquer une courbe de battements chaotiques alors que la simple évocation d’un souvenir agréable dessine une courbe régulière et cohérente. Cette variabilité est particulièrement forte à la naissance et basse proche de la mort, ce qui est un signe que notre physiologie a moins de souplesse, de capacité à s’adapter aux variations de notre environnement, que le système parasympathique, insuffisamment entretenu s’use. Cette baisse de variabilité des battements du cœur se lit dans les maladies liées au stress et au vieillissement. Quand on ne sait plus « freiner », la mort est proche… La pratique régulière de la cohérence cardiaque a donc des effets bénéfiques sur l’ensemble de notre physiologie.
La gestion du stress
En laboratoire, on a pu démontrer que la cohérence permet au cerveau d’être plus rapide et plus précis. Elle n’est donc pas un état de relaxation, mais un état de pleine présence au monde, sur un plan harmonieux et non conflictuel. Cette découverte va à l’encontre de toutes les données connues en matière de stress. Jusqu’à présent, on a toujours pensé que pour combattre le stress, il fallait travailler sur les circonstances extérieures génératrices de stress. A l’inverse, le principe de la cohérence cardiaque préconise d’apprendre à contrôler notre intérieur de manière à minimiser l’impact du monde extérieur sur nous. Pour ce faire, il suffit d’apprendre à vivre la cohérence cardiaque.
Pour pratiquer la cohérence cardiaque, il faut accepter de laisser de côté quelques minutes les soucis et activités qui nous occupent, le temps de redonner son équilibre à la relation cœur/cerveau. En prenant deux longues et profondes respirations, on stimule le système parasympathique. On marque une petite pause au bout de l’expiration. Au bout de quelques secondes de pratique, on se recentre mentalement sur la région du cœur, comme si on respirait à travers lui. Ensuite, on se connecte à la sensation de chaleur qui apparaît dans la poitrine et peut être stimulée par l’évocation d’un bon souvenir. Si on ressent le bien-être, l’envie de sourire, on est en cohérence cardiaque et on est alors dans l’état parfait pour faire face à n’importe quelle situation. La pratique régulière rend l’exercice de plus en plus facile. Un logiciel de « biofeedback » permet de mesurer cette cohérence.
Les bienfaits de la cohérence
Ce logiciel peut être utile pour convaincre de la réalité de la cohérence cardiaque. Celle-ci peut faire disparaître les palpitations ou les attaques de panique, l’anxiété ou la peur de parler en public.
Sur le plan physique, elle régularise la tension artérielle, rééquilibre le système hormonal, dynamise le système immunitaire.
Sur le plan psychologique, elle réduit considérablement l’anxiété.
Vivre la cohérence
Quand on accepte de porter son regard vers son cœur, on s’ouvre au monde des sensations et des émotions. C’est aussi l’accès au monde intuitif qui peut nous guider vers la compassion et la tendresse envers nous-même. Quand elle s’applique de manière régulière, elle permet de résoudre la plupart de nos problèmes liés au stress, à la colère. En contrôlant le stress, la dépression, nous permettons à notre physiologie de rajeunir…
Toutefois, il existe des situations où nous vivons des chocs émotionnels tels que se tourner vers notre intérieur peut être impossible. Il faut alors avoir recours à une autre méthode qui trouve sa base dans le mécanisme des rêves. C’est l’EMDR ou IMO.
La cicatrice de la douleur
Lorsque nous vivons des événements très douloureux, ceux-ci peuvent laisser des marques profondes dans notre cerveau; c’est ce qu’on appelle l’ESPT ou état de stress post-traumatique. Cet état peut être ressenti des années après l’événement comme s’il s’était inscrit sans que notre raison puisse y faire quoi que ce soit comme si le cerveau cognitif n’avait pas accès aux parties du cerveau émotionnel marqué par le traumatisme. Pourquoi ? Parce que celui-ci ne désapprend JAMAIS la peur. C’est le cerveau cognitif seul qui peut apprendre le contrôle, à condition qu’il parvienne à fonctionner normalement…
Cet aspect de l’ESPT est bien connu des milieux psychiatriques et on sait aussi que la verbalisation du traumatisme ne fait parfois que l’aggraver. Quand David Servan-Schreiber a découvert l’EMDR, il ne pouvait, en tant que scientifique, donner du crédit à des séries de mouvements oculaires de quelques secondes pouvant faire disparaître toute trace de traumatisme. Mais le médecin s’est trouvé être très attiré par ces possibilités extraordinaires.
Un mécanisme d’autoguérison dans le cerveau
L’EMDR repose sur un postulat de base : nous sommes tous capables de digérer les petits traumatismes émotionnels, exactement comme le fait notre système digestif avec les aliments. Le « deuil » de Freud, la « résilience » de Cyrulnik sont devenus « le système adaptatif de traitement de l’information ». Mais ce processus n’est parfois pas possible; c’est le cas quand la personne vit l’événement comme un traumatisme au sens propre.
Les souvenirs du corps
La mémoire fonctionne par analogies. Un seul élément du souvenir traumatisant peut le ramener au complet. L’EMDR évoque ce souvenir dans tous ses aspects puis stimule le système adaptatif de traitement de l’information. C’est comme si les mouvements oculaires permettaient un accès rapide à tous les réseaux associés au souvenir traumatique en traitement. Ces réseaux du passé peuvent alors se connecter aux réseaux cognitifs du présent et faire disparaître complètement l’empreinte neurologique de la peur ou du désespoir.
David Servan-Schreiber illustre dans ce chapitre l’action de l’EMDR. D’abord par le cas de Lilian, violée enfant par son père dans des circonstances extrêmes qui, après des années de psychothérapie et de psychanalyse croit avoir résorbé les effets de ce viol. Mais lors d’une situation précise, elle retrouve les symptômes de son incommensurable peur d’enfant. En une heure et en respectant les étapes du processus de deuil, Lilia a réussi à faire une lecture d’adulte de son traumatisme et à désarmer toute émotion inappropriée.
Ensuite, le cas des enfants du Kosovo où David Servan-Schreiber participait à une mission d’aide aux victimes de traumatismes, il a pu constater que l’EMDR avait des effets particulièrement rapides chez les enfants et pouvait faire disparaître les effets des traumatismes de façon définitive. Malgré son scepticisme devant les résultats quasiment magiques de ces séances, il a bien dû se résoudre à admettre que la technique était d’une efficacité remarquable.
La bataille de l’EMDR
Bien que les instances officielles de la psychiatrie aient reconnu cette méthode de guérison des traumatismes comme la mieux tolérée et la plus rapide, elle est actuellement controversée et la raison en est qu’on explique mal, scientifiquement, cette efficacité. Ce phénomène est fréquent, en médecine où des théories sont émises longtemps avant les découvertes officialisées et admises et, de ce fait, complètement ignorées.
L’EMDR et le sommeil des rêves
On peut penser que le mouvement des yeux jouent un rôle important dans la réorganisation des informations dans le cerveau, dans les rêves comme dans l’EMDR. et qu’ils entraîne une relaxation automatique et une réduction de la fréquence cardiaque. Toujours est-il que la technique est entrain de gagner sa place et dans la pratique et dans l’enseignement.
Les petits traumatismes laissent une longue trace
La psychiatrie a depuis longtemps émis l’hypothèse que la plupart des troubles psychiques avaient pour origine des événements traumatiques. Et quand la trace des symptômes émotionnels discordants disparaît grâce à l’EMDR, on constate également la disparition de la plupart des troubles psychiques. Il ne faut donc pas limiter la recherche du traumatisme à l’ESPT : toute forme de dépression ou d’anxiété mérite une recherche dans l’histoire du patient pour en éliminer les traces émotionnelles.
C’est d’ailleurs là la limite même de l’EMDR. Moins efficace pour des symptômes qu’on ne peut associer à des événements traumatisants du passé. Pour ces cas, il serait intéressant d’étudier l’intégration du cerveau émotionnel à un environnement dont il partage les rythmes.
Le docteur Cook et les Esquimaux
Cook, lors de ses expéditions polaires, avait noté combien le moral et l’énergie de ses compagnons se mettaient en berne lors des périodes des ténèbres hivernales. Il les astreignait alors à s’exposer plusieurs heures à des feux de camp, notant que c’était bien la lumière des feux plutôt que leur chaleur qui remettait ses hommes d’aplomb. De même il observait l’effervescence qui régnait parmi les Esquimaux au début de printemps. La Bible avait déjà noté ces effets bénéfiques de la lumière sur l’humeur et l’instinct humains.
Le fait est que la lumière conditionne bien des comportements du cerveau émotionnel, en stimulant l’hypothalamus qui régit la sécrétion de toutes les hormones du corps. Et la lumière du jour, même de grisaille, est 20 fois plus intense que le meilleur éclairage électrique.
Tous les rythmes du corps
Beaucoup de fonctions corporelles sont soumises au cycle de 24 heures. Même les rêves sont indépendants de nos cycles de sommeil et s’expriment plutôt en fin de nuit : ils continuent à vouloir se manifester aux mêmes heures ce qui explique les symptômes du décalage horaire. C’est le même phénomène qui nous laisse dans le brouillard les nuits où l’on se couche tard et se lève tard : le cortisol a commencé son action après la période des rêves. Les difficultés qu’éprouvent 10% de la population durant la période hivernale s’expliquent de la même manière : le dérèglement est d’ordre biologique et non d’ordre émotionnel.
Simuler l’aube naturelle
La thérapie par la lumière pour les dépressions à caractère saisonnier permet, par l’exposition matinale progressive à une lumière artificielle très forte, de soigner les effets d’une dépression saisonnière en 2 semaines.
En reliant notre réveil matin à une lumière stimulant la lumière de l’aube, notre cerveau reconnaîtrait tout de suite ce message qu’il a appris depuis des millions d’années d’évolution. C’est l’hypothalamus qui en reçoit le message et comprend qu’il peut organiser une transition du sommeil à l’éveil. L’effet sur l’organisme est général : plus d’énergie, meilleure concentration et le tout par un moyen entièrement naturel et utile pour tout le monde, qu’on soit ou non stressé ou déprimé. Ses effets se font également sentir sur le cycle menstruel, la régulation de l’appétit, l’amélioration de la qualité du sommeil et son utilisation pourrait se répandre de manière significative !
Des rendez-vous manqués
Lors de ses études, un professeur avait projeté un exemple de chirurgie pratiquée sous acupuncture, mais rien, dans la pratique de David Servan-Schreiber n’est venu relayer cette information. Plus tard, lors d’un voyage en Chine, il apprend d’un médecin que notre approche occidentale de la maladie fonctionne à l’inverse de la leur. Chez nous les dérèglements physiques sont perçus comme des manifestations d’un problème mental alors qu’en Chine, le problèmes mentaux sont les manifestations de problèmes physiques ou d’un déséquilibre du Qi (prononcer « chi »), énergie qui équilibre le physique et le mental, indissociables. Pour intervenir sur le Qi, il y a 3 moyens : la méditation, la nutrition et l’acupuncture. Second rendez-vous manqué : ces notions sont trop loin de l’esprit cartésien de l’auteur.
Il fallut la rencontre avec une femme dépressive remise d’aplomb par quelques semaines d’acupuncture pour que David Servan-Schreiber s’intéresse enfin à cette forme d’intervention.
Le mot de la science
L’acupuncture s’est exercée de façon continue depuis plus de 5000 ans. Un record absolu dans le domaine ! Et on ne peut invoquer l’effet placebo si puissant en termes de soin puisque des expériences sur les animaux ont été concluantes. De plus, la littérature scientifique fournit bon nombre d’expériences positives concernant plusieurs pathologies.
Une rencontre personnelle
David Servan-Schreiber se décide à vivre l’expérience d’une séance d’acupuncture pendant laquelle il découvrira toute une série de sensations étonnantes dont il ne comprend absolument rien puisque rien ne correspond à son apprentissage médical traditionnel, mais dont les effets lui ouvrent de nouvelles perspectives.
L’acupuncture et le cerveau
Il a fallu du temps et bien des expertises scientifiques pour que l’acupuncture soit reconnue et approuvée par la médecine occidentale. Un de ses concepts étonne particulièrement : le fait qu’il existe différents types morphopsychologiques dont les fameux « yin » et « yang » qui font que l’on peut parvenir à un résultat radicalement opposé avec la même manipulation d’aiguilles. Par ailleurs, étant donné le fait qu’on ne comprenne pas bien les mécanismes de l’acupuncture, son utilisation pour soigner la dépression ou l’anxiété reste controversée en Occident. Par contre, on s’intéresse de près à son efficacité pour soulager la douleur.
C’est à Harvard que des études ont été menées pour arriver à démontrer le contrôle que pouvait exercer l’acupuncture sur les régions du cerveau émotionnel qui régissent la douleur et l’anxiété. De plus, l’acupuncture aurait une influence directe sur l’équilibre entre les deux branches du système nerveux autonome, augmentant l’activité du parasympathique et favorisant la cohérence du rythme cardiaque. C’est donc tout l’organisme qui est remis en équilibre par cette médecine.
9. La révolution des oméga-3 comment nourrir le cerveau émotionnel
Une triste naissance
A partir d’un exemple banal de baby blues vécu par une de ses patientes, David Servan-Schreiber nous explique que, lors de la constitution du fœtus, celui-ci peut littéralement vider sa mère d’un élément essentiel à son développement, l’acide gras oméga-3. Et comme l’adulte en consomme peu, cette carence mène à la dépression.
L’huile qui fait marcher le cerveau
Toutes les cellules se renouvèlent constamment et comme le cerveau est constitué aux 2/3 d’acides gras, ses cellules et en particulier leur membrane par laquelle s’effectue la communication inter-cellulaire, a besoin d’être alimentée en graisses liquides à température ambiante (ce sont les acides gras oméga-3) pour être souple et que la communication soit aisée. La privation de ces acides gras conduit à l’anxiété et à la perte de sensations de plaisir.
La dangereuse énergie de Benjamin
La maniaco-dépression… Le cas décrit par David Servan-Schreiber raconte l’histoire de Benjamin qui, suite à crise maniaque a tout perdu et a finalement retrouvé un total équilibre émotionnel par la seule prise de gélules d’oméga-3. Mais cette huile agit sur d’autres plans également.
Electrochocs contre huile de poisson
Dans le cas de la maladie de Huntington, la plus grave et la plus mortelle des affections du cerveau, les études sont toujours en cours, mais elles tendent à confirmer l’extraordinaire efficacité du traitement par les oméga-3 qui contrecarre tristesse, manque d’énergie, anxiété, insomnie, baisse de libido et tendances suicidaires.
Le régime des premiers hommes
Dans la nature, il existe deux types d’acides gras essentiels : les oméga-3 et les oméga-6 qui n’ont pas les mêmes fonctions et favorisent les phénomènes inflammatoires. On pense que les premiers développements du cerveau de l’Homo sapiens tiennent à une alimentation parfaitement équilibrée de ces deux acides gras, produisant des neurones de haute performance. Or, notre société occidentale fournit un ratio tout à fait défavorable aux oméga-3, ce qui aboutit à de nombreuses maladies inflammatoires comme les maladies cardio-vasculaires, le cancer, l’arthrite et la maladie d’Alzheimer. Au niveau du cœur, les oméga-3 renforcent la variabilité du rythme cardiaque et protègent contre les arythmies et donc contre la dépression.
La dépression est-elle une maladie inflammatoire ?
On trouve généralement des symptômes de dépression dans toutes les maladies physiques qui ont une composante inflammatoire diffuse. Or, le stress déclenche justement des réactions inflammatoires.
Où trouver les acides gras essentiels de type oméga-3 ?
Surtout dans les algues et le plancton qui nous arrivent par l’intermédiaire des poissons et des crustacés. L’essentiel, pour éviter la contamination toxique, est de choisir les poissons qui sont dans le bas de la chaîne alimentaire ou de se tourner vers des sources végétales. Les herbes et les feuilles dont les animaux se nourrissent dans la nature sont riches en oméga-3, ce qui n’est pas le cas de la nourriture donnée aux animaux d’élevage. Le mieux, dans la vie courante, pour s’assurer d’en consommer des quantités adéquates, est de l’absorber sous forme de complément alimentaire, combiné à d’autres vitamines pour éviter l’oxydation des oméga-3 et pour prévenir les maladies chroniques.
Le jugement de l’Histoire
Lorsqu’on écrira l’Histoire de la médecine, il faudra parler de deux tournants majeurs : la découverte des antibiotiques qui ont pratiquement éradiqué la pneumonie et l’impact de la nutrition sur les grandes maladies occidentales. Ce retour au principe d’Hippocrate – »laisse ta nourriture être ton remède et ton remède ta nourriture »- aura mis 2500 ans à se faire, mais il est en marche.
La panique de Bernard
Bernard est un homme d’affaire important fait des crises de panique spectaculaires qui l’invalident gravement. Pour soigner cette anxiété, un médecin lui prescrit du « Xanax », traitement qui le soulage dans un premier temps, mais finit par le rendre non seulement dépendant, mais obligé d’en augmenter le dosage. Bien décidé à se libérer de ce médicament, Bernard se décide à pratiquer du cycling (vélo stationnaire intensif) avec des résultats remarquables sur son bien-être, son sommeil, sa libido, etc. Ses attaques de panique ont, par ailleurs, complètement disparu.
Ce phénomène est connu depuis longtemps. Platon en parlait déjà. Et, plus près de nous, des chercheurs ont réalisé que les « natural killer » (cellules NK) qui interviennent pour protéger l’organisme en cas de peur ou pour renforcer le système immunitaire, sont sensibles à nos émotions et plus actives chez les personnes qui pratiquent régulièrement de l’exercice.
L’instruction de Xaviera
Xaviera est une étudiante en dépression profonde depuis 2 ans, refusant tout traitement et ne se considérant pas comme malade. Elle accepte toutefois de participer à une étude médicale et de suivre un programme de jogging à raison de 3 entraînements légers par semaine. Après seulement quelques jours, Xaviera se sentait mieux, dormait mieux, avait plus d’énergie et se plaignait moins.
L’extase du joggeur
Une caractéristique de la dépression, c’est que l’on broie du noir en permanence, ne croyant plus à rien, surtout pas en soi, se sentant moche, pas aimable, sans intérêt. Selon l’inventeur de la thérapie cognitive, Aaron Beck, le simple fait de ressasser les idées noirs entretient celles-ci et nous rend incapable de sortir du cercle infernal de leur effet. Or la pratique d’un sport permet d’arrêter, du moins un temps, ce cercle. Ceux qui font du jogging disent qu’au bout de 10 à 15 minutes de pratique, leurs pensées changent et deviennent positives et créatrices.
Adidas contre Zoloft
Lors d’une étude comparée des effets de la pratique du jogging et de la prise de l’antidépresseur Zoloft, on a constaté que si, pendant la durée du traitement, les effets étaient semblables, par contre, un an plus tard, les rechutes étaient spectaculaires du côté des personnes ayant consommé le Zoloft. Les autres, devenus adeptes du jogging, étaient en grande majorité en excellente forme psychique. De plus, l’activité physique (ici, 30 minutes de marche intensive 3 fois par semaine) prévient l’état dépressif quel que soit l’âge. David Servan-Schreiber lui-même a pu vivre l’expérience d’être sauvé d’un état dépressif par la pratique du squash.
Stimuler le plaisir
On sait, maintenant, que l’activité physique stimule l’endorphine, molécule du cerveau proche de l’opium. Mais à l’inverse de celui-ci, il n’est pas nécessaire d’augmenter la dose pour produire le même effet : plus l’exercice physique stimule les centres du plaisir, plus ceux-ci entrent en action dans des activités simples et ordinaires. On est bien à l’opposé de la dépression, zone de déplaisir par excellence.
Autre manifestation de l’exercice physique : ceux qui en pratiquent ont une plus grande variabilité du rythme cardiaque et plus de cohérence que les inactifs. Et comme tous les symptômes de l’anxiété sont originaires d’une trop grande activité du système sympathique, la stimulation du parasympathique ne peut qu’être bénéfique. Les chercheurs étudient d’ailleurs la possibilité de stimuler artificiellement le système parasympathique.
Les clés du succès
Ce n’est pas la quantité de l’exercice qui est importante, mais sa régularité (min. 20′ 3 fois par semaine pour que le cerveau en retire un bénéfice). Par contre, son intensité doit être proportionnelle à l’intensité de la dépression. Le but est d’arriver à la limite de ses possibilités sans les dépasser et en suivant leur amélioration.
Il semblerait que l’exercice collectif soit plus efficace que l’individuel parce qu’il offre un soutien du groupe utile pour garantir la régularité, si importante. Un autre moyen d’être constant, c’est de pratiquer le cycling devant un film dont le visionnement est conditionné par l’exercice et réparti sur plusieurs jours.
Se tourner vers les autres
Le cerveau émotionnel a pour rôle, d’une part, de contrôler la physiologie intérieure du corps et, d’autre part, de veiller à notre équilibre affectif et à notre place dans le groupe social. Anxiété et dépression sont des avertissements du cerveau émotionnel quand cet équilibre est menacé.
Le défi émotionnel
Notre cerveau émotionnel est particulièrement maltraité lorsque nous vivons des conflits avec les personnes de notre entourage direct. Il peut au contraire nous faire éprouver du bien-être devant des événements faisant ressortir la compassion, la solidarité, l’expression de l’amour. C’est un fonctionnement naturel et spontané que connaissent bien les réalisateurs de cinéma et les publicitaires.
La France a un taux de dépression égal à celui du Liban (en guerre pendant si longtemps !) alors que c’est un pays qui connaît tous les conforts de vie, un climat agréable et des paysages variés. La cause en est, selon David Servan-Schreiber, la violence des rapports quotidiens entre individus. C’est ce que l’Amérique a compris et insère dans sa gestion du personnel d’entreprise !
La physiologie de l’affection
Ce qui distingue le cerveau émotionnel du mammifère par rapport à celui des reptiles, c’est que l’espèce donne naissance à une descendance dépendante de ses parents dans les débuts de sa vie, l’homme en étant l’illustration la plus forte. Nos structures limbiques sont programmées à être sensibles aux besoins de nos enfants et ce sont ces structures qui nous rendent capables de créer des liens sociaux de type appel/réponse au niveau de l’affect. Ce contact émotionnel est donc un vrai besoin biologique
L’amour est un besoin biologique
Autrefois, dans les unités de soins néonataux, on mettait les prématurés en couveuse avec l’instruction rigoureuse de ne jamais y toucher en dehors des soins indispensables. On ne comprenait pas, à l’époque, pourquoi ces enfants ne se développaient pas avant de quitter leur couveuse, malgré un environnement parfait. David Servan-Schreiber rappelle l’histoire de cette unité de soin néonataux aux Etats-Unis où une infirmière, ne supportant pas les cris des nouveau-nés, les caressait, leur parlait et ces enfants se développaient de façon très marquée. Des chercheurs ont depuis, démontré que le contact physique est indispensable au développement et à la survie. Un autre exemple est celui des orphelins roumains qui, en l’absence totale de contact humain, se sont développés avec un cerveau émotionnel atrophié de manière irréversible. Même chez les rats, la principale source de régulation biologique, c’est la présence et les soins de la mère. Che
« Votre femme vous manifeste-t-elle son amour ? »
Selon une étude du British Medical Journal, les effets pathologiques de l’absence de soutien affectif de son conjoint sont énormes et ceux qui en souffrent développent considérablement plus de maladies que ceux qui se disent bien accompagnés. Cette étude prouve que la régulation de notre physiologie est dépendante des relations que nous développons avec nos proches. Pourtant, cette vérité scientifique a du mal à passer parce qu’elle n’alimente pas l’industrie pharmaceutique.
Quand les animaux nous soignent
Dans les services médicaux où il travaillait, David Servan-Schreiber se voyait souvent appelé en dernier recours pour prescrire aux malades, surtout des personnes âgées devant subir une médication lourde à leur retour chez eux. Quand il s’est mis à prescrire un animal, ses collègues l’ont écarté, prescrivant eux-mêmes l’anti-dépresseur ou l’anxiolytique. Renonçant à ces prescriptions non suivies, il a fini par procurer des études qui démontraient la différence significative dans les chances de longévité d’une personne âgée, d’un handicapé ou d’un malade atteint d’une maladie probablement mortelle possédant un animal ou, même, ayant en maison de retraite, la responsabilité d’une plante. La même étude avec les mêmes conclusions a été faite sur des courtiers en bourse, métier des plus stressants.
Les chiens de Sarajevo
La très jolie histoire des chiens de Sarajevo nous dit combien le fait de donner, même à un animal, peut se faire sentir humain. L’histoire est celle d’un couple ayant recueilli une chienne abandonnée qui donna naissance à 7 petits donc 5 survécurent grâce à l’aide de personnes qui partagèrent leur pourtant si maigre pitance avec ces chiots. Ils sentaient alors qu’ils comptaient pour quelqu’un…
Avoir du sens pour quelqu’un, pouvoir partager avec lui et ses richesses et ses pauvretés, lui être utile autant qu’il l’est pour soi, aimé et être aimé est une parade essentielle à l’anxiété et à la dépression. Nos rapports à autrui gèrent notre physiologie alors que les rapports violents la détériorent. Il nous faut donc apprendre la communication émotionnelle.
La terrible tante Esther
Par le biais de la tante Esther, une femme âgée acariâtre, abusive et autoritaire, mais très fortunée, et des rapports qu’entretiennent avec elle sa famille proche et lointaine, David Servan-Schreiber nous décrit trois types de réactions émotionnelles :
– la première, de type passif ou passif-agressif est la plus courante devant les personnes autoritaires et peu appréciées; elle consiste à éviter les conflits, ne pas faire de vagues, mais aboutit à un mépris réciproque des parties;
– la seconde, de type agressif, est moins fréquente; comme son nom l’indique, elle est basée sur le mode de l’agression verbale et conduit à des situations complexes et invalidantes; de plus, elle est source de maladies;
– la troisième est ce qu’on appelle la communication non violente ou assertive qui consiste à n’être pas touché par le caractère désagréable de la personne, de donner autant que de recevoir tout en respectant les possibles de l’un et de l’autre.
Le Love Lab de Seattle
Dans ce laboratoire de l’amour, le professeur Gottman analyse en détails les réactions des membres de couples amoureux lorsqu’ils échangent sur leurs habituels sujets de conflits. Le premier résultat, est que le conflit est vital pour le couple : sans lui, il n’y a pas de proximité émotionnelle possible. En 5 minutes, ce professeur peut pronostiquer, avec un taux de réussite à 90%, quels sont les couples qui survivront… Si un membre du couple assène une « pique » assaisonnée, le cerveau émotionnel de l’autre membre se met en alerte et court-circuite le cerveau cognitif : c’est l’inondation affective. L’homme y est plus particulièrement sensible et ne peut alors réagir qu’en termes équivalents de défense ou d’attaque.
L’apocalypse de la communication
Le premier cavalier, c’est la critique, quand on pourrait utiliser plutôt la doléance ou la requête. Nous savons tous comment nous ne voulons pas être traités, mais sommes incapables d’exprimer comment nous voudrions l’être. Par contre, nous réagissons positivement aussitôt que quelqu’un s’adresse à nous de manière émotionnellement intelligente.
Le second cavalier, c’est le mépris. Il peut être verbal ou gestuel (haussement d’épaules, yeux au plafond, etc.). Ce mode de communication ne permet aucune résolution de problème.
Le troisième et le quatrième sont la contre-attaque ou le retrait total, ces fameuses solutions que le cerveau met automatiquement en avant : l’attaque ou la fuite. L’attaque, c’est la loi du plus fort, mais elle laisse le vaincu blessé. Seule la séparation peut empêcher l’escalade de la violence. Quant au retrait total, elle est le propre de l’homme et exaspère les femmes. Il aboutit au silence de l’un et à la violence de l’autre pour tenter de briser ce silence.
Tout dire, mais sans violence
Quelle est cette communication qui permet de gérer les conflits dans l’écoute et le respect ? Marshal Rosenberg, psychologue américain, énonce ses principes dont le premier est : remplacer tout jugement par une observation objective. Le second principe est : éviter tout jugement sur l’autre pour se concentrer sur ce que l’on ressent, autrement dit, parler en « je » plutôt qu’en « tu ». On peut aller plus loin en exprimant l’espoir partagé, mais déçu.
Pour apprendre ce type de communication, on peut utiliser une carte, sorte de balise de la communication non violente.
La carte à six points
Celle qu’utilise David Servan-Schreiber dans son enseignement s’intitule : S.P.A.-C.E.E.
Si un psychiatre est préparé à recevoir la détresse émotionnelle d’un patient, ce n’est pas le cas pour un généraliste ou un chirurgien qui ne dispose généralement que de peu de temps pour sa consultation. Comment apporter à ceux-ci l’outil efficace qui ne leur prendrait guère plus de 10 minutes pour gérer cette émotion ? David Servan-Schreiber décrit la méthode de Marian Stuart et Joseph Lieberman qui nous permet non seulement de nous rapprocher de ceux qui ont de l’importance pour nous, mais aussi de nous soigner nous-même sans pour autant être psychiatre.
Les Questions de l’ELFE
Dans les échanges émotionnels réussis, notre cerveau développe une confiance qui nous protège de l’anxiété et de la dépression. C’est dans ce sens que nous nous soignons nous-même.
Le dernier dan
Le temps ne peut qu’améliorer la communication émotionnelle, mais la maîtrise est toujours en avenir. Son apprentissage est difficile, mais il peut être rapide s’il est rappelé systématiquement. Ceux qui l’expérimentent ressentent une amélioration immédiate de leurs rapports humains et ses effets sont renforcés si on la combine avec la cohérence cardiaque.
Lutter pour vivre n’a de sens que si on ne lutte pas pour soi tout seul. Notre société a développé de nouvelles valeurs qui tournent autour de l’indépendance, l’autonomie, la liberté. Jamais nous n’avons été autant sollicités par les slogans qui les prônent, qui nous poussent à être nous-mêmes et jamais nous n’avons été aussi libres de le devenir. Mais cette liberté se fait au prix de l’isolement et, en conséquence, de la dépression. Le seul moyen d’y échapper, c’est d’appartenir à un groupe, pas seulement celui de la famille proche, mais à un groupe d’individus dans lequel nous pouvons déployer notre altruisme. Cette particularité de l’être humain ne lui vient pas d’une quelconque morale ou religion, mais bien un programme génétique inscrit dans le corps et qui se manifeste dans l’émotion.
Les études scientifiques ont déjà fait la démonstration de ce que les personnes qui sont impliquées dans la vie communautaire sont moins susceptibles de souffrir de dépression et moins bons candidats au suicide. Mais il y a plus : ces personnes vivent en meilleure santé et plus vieilles ! Le plaisir que l’on donne à autrui est un remède pour le cerveau émotionnel et donc pour le corps physique.
Ainsi, il peut suffire de consacrer quelques heures par semaine à une activité, une personne, un animal qui nous tient à cœur. C’est ce qu’Abraham Maslow, l’humaniste à l’origine du « développement personnel », préconisait : le stade ultime du développement personnel est celui où l’individu se tourne vers les autres… On ne peut se réaliser soi-même sans ce but parallèle et complémentaire.
L’expérience de la cohérence cardiaque est révélatrice sur le sujet : le moyen le plus rapide et le plus efficace d’y entrer est de ressentir la gratitude et la tendresse pour autrui. De même, lorsque nous « provoquons » la cohérence cardiaque, nous nous ouvrons à d’autres façons d’être au monde. C’est ce que Maslow appelait le « cercle vertueux ».
Pour décrire la façon dont nos organismes se régénèrent une fois qu’ils ne sont plus agressés, David Servan-Schreiber les compare à une eau –comme la Seine- qui aurait été polluée, n’abritant plus de poisson et qui, après quelque temps de protection, se remet à vivre et à abriter des poissons. La vie est caractérisée par la reconstruction permanente et l’échange avec l’extérieur. Les forces naturelles tendent vers l’équilibre parce que toute forme de vie contient en elle la force de complétion comme l’a nommée Aristote. Yung appelait cela le processus d’individuation, ce mouvement vers la maturité et Maslow l’appelait l’actualisation du moi.
Toutes les méthodes de traitement exposées par David Servan-Schreiber dans son livre ont pour but de favoriser ces mécanismes en exploitant les forces naturelles du corps et du cerveau pour retrouver l’harmonie. Elles peuvent s’utiliser toutes ensemble puisque toutes augmentent l’activité de notre système parasympathique !
L’apparition des antibiotiques a complètement défiguré l’approche médicale du patient. Puisqu’on pouvait faire reculer, voire anéantir des maladies comme la pneumonie ou la syphilis ou la gangrène, on a pris l’habitude d’exclure du traitement l’histoire de la personne et ses capacités. Les maladies chroniques se sont alors installées et ne sont guère guérissables que par des changements de vie du patient : sport, alimentation, etc.
Dans le cas de la dépression, maladie chronique par excellence, c’est la synergie des différentes interventions qui est efficace. Les nombreux outils décrits dans cet ouvrage permettent d’accéder au cœur de l’être émotionnel pour lui redonner sa cohérence. Par où commencer ?
D’abord apprendre à contrôler son être intérieur. Pour gérer nos aléas de vie, la médecine et la société offrent des remèdes toxiques qu’il est devenu habituel de consommer. Il faut avant tout les remplacer par des techniques qui activent nos capacités d’auto-guérison via le cerveau émotionnel et en lien avec le cerveau cognitif. Pratiquer, par exemple, la cohérence cardiaque au moindre état de stress.
Ensuite, il faut identifier les événements douloureux du passé qui ont encore un retentissement dans le présent. L’EMDR en est l’outil idéal. Quand on identifie les conflits chroniques dans nos relations affectives, on peut les assainir et permettre ainsi à notre cerveau émotionnel d’exercer ses pouvoirs d’autoguérison. Mais la communication non violente est aussi efficace pour s’harmoniser avec les autres et s’équilibrer. L’alimentation et l’apport du bon ratio oméga-3 et 6 donneront ses chances au cerveau de se reconstituer, tout autant que l’introduction d’une activité sportive. Nos réveils du matin ne devraient-ils pas être mieux pensés et l’acupuncture ne serait-elle pas le remède aux douleurs physiques qui accompagnent souvent les douleurs émotionnelles ?
Enfin, pour retrouver la paix intérieure, il est essentiel de se tourner vers les autres…
Nous ne pouvons être l’Etranger de Camus, cet être déconnecté de son cerveau émotionnel, parce que cela voudrait dire que nous serions coupés de ces trois fondements de la vie : les émotions, les rapports affectifs et notre appartenance à une communauté. C’est en cultivant chacun d’eux que nous pouvons guérir…
David Servan-Schreiber termine son livre par les remerciements d’usage, les notices scientifiques et référentielles et une longue bibliographie.
Conclusion de Bernadette GILBERT du blog _7d3081e5_
Comment ce livre a changé ma vie.
Je n’avais de la dépression qu’une image d’enfance, celle d’un frère souffrant, isolé, inaccessible et de son entourage, impuissant, dans l’incompréhension totale, parfois moqueur et méprisant quand on parlait psychiatrie. J’ai donc toujours fui cette maladie que je liais, inconsciemment, à une sorte de folie, de dérèglement mental. Mais la vie n’est pas faite pour nous protéger de ces écueils que sont les souffrances de nos proches et elle a mis sur mon chemin de thérapeute bon nombre de personnes dépressives, atteintes du syndrome d’anxiété chronique, que je voulais aider autant que faire se pouvait.
Et puis, j’ai reçu un jour ce livre de David Servan-Schreiber d’une amie qui connaissait mon obsession à trouver des solutions à cette maladie et j’ai été littéralement happée par sa lecture. J’étais subjuguée : non seulement il existait des solutions, mais elles n’étaient pas chimiques ou de lignée freudienne ou jungienne ! Des solutions faciles, applicables par n’importe qui, ou presque, des solutions douces, humaines et surtout, surtout, une totale reconnaissance de l’existence de ces maladies et de la souffrance qui y est liée puis des solutions empathiques qu’on pouvait leur offrir.
La découverte de ce livre a complètement changé ma lecture de la maladie psychique. J’ai surtout réalisé à quel point en cherchant à secourir des personnes dépressives, pathologiquement stressées ou maladivement anxieuses, j’étais moi-même encline à déprimer, à vivre selon un rythme cyclotimique anormal et que c’était pour moi-même que je cherchais des solutions .
Mon regard sur la dépression a changé. Au lieu de ressentir la souffrance de ceux qui en sont atteint et de leur offrir ma compassion, j’ai changé mon approche des épreuves de la vie en les abordant armée et en les résolvant au moyen des ressources que ce livre décrit avec une rigueur en même temps qu’une simplicité étonnantes.
Comment ce livre peut changer votre vie
Je pense que ce livre peut aider de manière efficace, immédiate et durable, n’importe qui, dépressif ou pas, malade ou pas. Que nous soyons soumis au stress ambiant de notre société, que nous soyons nous-mêmes fragilisés par la dépression ou que nous ayons à « dealer » avec une anxiété invalidante, nous trouverons au moins une voie à suivre parmi celles que nous propose l’auteur de Guérir. Et là où cette voie trouve toute sa crédibilité, c’est qu’elle est ouverte par un psychiatre de renommée internationale à qui l’on peut reconnaître le pouvoir de proposer un traitement qui n’ait recours ni aux médicaments, ni à la psychanalyse. C’est en soi révolutionnaire et d’une dimension profondément humaine. Les solutions sont concrètes, vérifiées et très bien illustrées par des exemples qui nous parlent en direct, au cœur et à l’âme.
Mon avis sur le livre
A ceux qui connaissent le parcours de David Servan-Schreiber comme à ceux qui l’ignorent, je dirais que ce livre est, selon moi, une vulgarisation très professionnelle de méthodes éprouvées -depuis longtemps pour certaines- et que cette vulgarisation est réalisée par un homme qui a cherché toute sa vie à vivre mieux, à connaître et à décrire les rouages du corps humain et les arcanes du cerveau, à offrir des solutions au grand public, à soulager ses patients et, finalement, à changer notre vision traditionnellement médicale des maladies psychiques. Guérirest un livre riche, crédible, accessible et au contenu d’une grande fiabilité que je recommanderais à tout ceux qui désirent changer leur lecture des maladies comme le stress, l’anxiété ou la dépression et trouver des solutions non systématiquement médicales à ces souffrances bien réelles dont est atteinte une large tranche de la population et qui menacent n’importe qui, n’importe quand.
On peut se demander si le livre reste pertinent alors même que son auteur est mort d’une maladie à laquelle il a tant cherché à trouver des solutions. Oui. Mille fois oui !
D’abord parce que le sujet du livre dont il est question dans cette chronique, Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, est sans rapport avec le cancer dont est décédé David Servan-Schreiber. D’ailleurs, dans le livre qu’il a laissé juste avant de mourir, On peut dire aurevoir plusieurs fois, il ne se décrit jamais dépressif, bien au contraire : toutes les méthodes qu’il analyse et propose pour guérir cette maladie semblent lui être acquises et s’être intégrées à sa recherche personnelle du bonheur. C’est là un témoignage touchant de l’application de ses propres prescriptions.
Ensuite parce qu’aucune des méthodes décrites dans le livre pour guérir le stress ou l’anxiété ou la dépression n’est jamais présentée comme une panacée qui nous ferait croire au remède miracle. L’auteur lui-même, dans son autre best-seller, Cancer, n’a jamais prétendu avoir trouvé la solution ultime à cette maladie !
Enfin, les meilleurs journalistes, scientifiques ou non, ainsi que la plupart des médecins et psychiatres sont d’avis, à l’heure actuelle, d’accorder du crédit aux médecines parallèles et aux remèdes naturels pour soigner autrement que par les voies traditionnelles de la médecine et de la pharmacopée. Ils accordent généralement à David Servan-Schreiber la paternité de cette voie nouvelle et plus autonome qu’est la santé par l’alimentation…
Tout ceci pour dire que le livre est, reste et sera toujours un livre majeur qui peut vraiment faire la différence dans la vie de tout un chacun, pour soi ou pour son entourage et qu’il aidera puissamment ceux qui, dans les moments difficiles de leur vie, s’en inspireront.
Un outil de vie saine, un incontournable de bibliothèque, le tout dans un style littéraire agréable et distrayant…
Attention : livre passionnant ! On ne relève la tête que quand il est terminé…
Points forts :
Points faibles :
… très faibles, les points faibles. Le livre est assez épais, ce qui peut faire peur à certains et n’offrent que 4 ou 5 photographies de cerveau en activité, ce qui rend le secteur « illustration » plutôt inexistant.
La note de Bernadette GILBERT du blog Cuisine « Santé-Saveur-Satiété » :
Coach Mohamed EL MOUDEN
Mastère Spécialisé Coach Dirigeants de l’ISCAE
Coach PNL, Niveau post-maître en PLN, l’une des formations les plus rigoureuses sur le plan international (plus de 1000 heurs de formation) dans le domaine du coaching, offerte par l’institut « Coaching Québec » accrédité par la Société Internationale des Coachs en PNL (SICPNL).
Praticien en hypnose Eriksonien.
Lauréat de l’ISCAE, Cycle Normale
Certifié CIA, CISA, CSAA
Brevet de pilote de ligne.
Math Sup/Math Spé
Ancien directeur dans une Multinationale.
Site personnel : www.coach-elmouden.com
Site professionnel : www.paradigma.ma
Adresse email : m.elmouden@paradigma.ma
Tel : 06.56.96.53.80
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